DOSSIER 3 - ETUDE DU TERRITOIRE DE GRANDMONT, LA FRANCHISE
Illustrations du dossier 3
Autour de Grandmont, une enclave en Haute-Marche, composée de domaines qui appartenaient en propre à l'abbaye, bénéficiait de privilèges donnés, au cours des siècles, principalement sous la forme d'exemptions fiscales. Cette « franchise » était bornée et fermée de murs depuis le XIIIe siècle au moins. Le domaine vivrier de l’abbaye correspond, en fait, à deux « franchises », celle de Grandmont (854 ha en 1496) et celle de Muret (220 ha en 1496), site d’implantation primitif des frères. Grâce notamment à un modèle standardisé d'aménagements hydrauliques, le territoire, apparemment peu favorable au départ, est devenu pourvoyeur de ressources les plus diverses. L'impact fort des « frères bâtisseurs » a généré de nombreux chemins reliant l'abbaye à ses manses et au réseau routier régional, la création de vingt-deux manses dont une villeneuve de 12000 m², de cinq faubourgs, d'une grange dîmière de 1200 m² au sol, de seize chaussées-digues totalisant plus de 1300 m linéaires, de 100 hectares d'étang, de vingt-deux canaux d'irrigation pour 2800 m linéaires, de onze moulins à eau, d'une adduction d'eau souterraine de 800 m de long, d'une grande murailhe dotée de quatre petits bâtiments et d'une « barre » de 48 m de long, de remparts autour des faubourgs et d'au moins 100 hectares d'essarts au XVIe siècle. Une chronologie commence ainsi à se dessiner, notamment en ce qui concerne la déprise de la fin du Moyen Âge et la restauration foncière à la fin du XVIe et surtout au XVIIe siècle (défrichements, réorientation des terres délaissées par la disparition des étangs, reconstruction de la villeneuve et de plusieurs granges et métairies...).